Retour vers le 24ème siècle

Star Trek : Picard vous sort d’un coup du coronavirus pour vous balancer à la toute fin du 24ème siècle. Bienvenue en 2399, vingt ans après les événements de Star Trek: Nemesis, le dernier film qui mettait en scène Jean-Luc Picard (Patrick Stewart ❤️).

Pour les novices...

Jean-Luc Picard était le capitaine du vaisseau Enterprise dans Star Trek: The next generation (TNG pour les intimes), diffusée de 1987 à 1994, et dans les quatre films dérivés de la série.

Disponible sur Amazon Prime, la série adopte le format classique de la SVOD : dix épisodes d’une bonne cinquantaine de minutes. Surtout, elle ramène l’un des plus célèbres personnages de la franchise, qu’elle parvient à dépoussiérer malgré les désormais 94 ans de son héros.

Au programme, vaisseaux spatiaux bien sûr, extraterrestres, Androïdes, et puis des visuels et effets spéciaux époustouflants qui témoignent d’une certaine ambition : ouvrir Star Trek: Picard non seulement aux Trekkies de toujours, mais aussi aux amateurs de science-fiction en général.

star trek picard soji
© CBS

Globalement, Star Trek: Picard remplit ses objectifs. Certes, les fans d’autrefois sont bien servis. Ils retrouveront des personnages familiers, comprendront mieux les événements passés et les clins d’œil. Pour les Trekkies, c’est donc retour vers le futur dès les premières notes d’ouverture de la série.

Mais qu’on se rassure : la production a pensé aux néophytes ! Si la série fait référence à des événements des séries et films précédents, c’est toujours en s’appuyant sur les dialogues d’exposition nécessaires. De plus, si certains personnages du passé refont leur apparition, l’essentiel du casting est nouveau : exit l’Enterprise, adios aussi son équipage de The next generation.

Pourquoi il faut craquer pour l’appel des étoiles

Star Trek: Picard parvient donc à trouver son équilibre entre attentes des Trekkies et découverte par de nouveaux téléspectateurs. Surtout, elle parvient à faire ce que Star Trek: Discovery avait échoué à réussir.

La dernière série de la franchise, diffusée depuis 2017, avait déçu de nombreux fans de longue date. Elle dépeint un monde qui n’a globalement plus rien à voir avec les thématiques humanistes des premières séries.

Oscillant dès ses origines (Star Trek: The original series a été diffusée de 1966 à 1969) entre un progressisme incroyable et un certain conservatisme, Star Trek a voulu construire un monde futuriste utopique, où la pauvreté, la faim et l’argent n’existent plus.

Star Trek: Picard remet ces idéaux au centre de la série tout en les pulvérisant sans merci. La rupture avec The next generation est considérable : sans doute la plus réussie des sept séries de la franchise, elle était l’aboutissement d’idéaux humanistes que Star Trek: Picard vient faire éclater. Rongée par le protectionnisme, la corruption et une haine de l’Autre, la Fédération est passée à côté de tout ce qu’elle représentait.

Euh... La Fédération, qu'est-ce que c'est ?

Dans le monde de Star Trek, les planètes sont rassemblées dans une République appelée la Fédération des Planètes unies. Ce qui ne l’empêche pas, bien sûr, de compter de nombreux ennemis…

Il faut dire que, comme ses prédécesseurs, Star Trek: Picard est fondamentalement une série de son temps. Triste reflet de l’Amérique actuelle, elle est le récit d’espoirs réduits à néant. Elle est aussi une série profondément mélancolique, portée par un héros vieilli qui ne cherche nullement une place au sein des Expandables, mais accepte son âge et ses limites.

jean luc picard
© CBS

Quoique désabusé, Jean-Luc Picard reste un grand homme. Il a préféré démissionner et se tourner les pouces dans le vignoble familial plutôt que de trahir ses idéaux de jadis. Et lorsqu’il faut reprendre la route des étoiles pour, de nouveau, se battre pour ses opinions d’autrefois, il le fait en traînant la patte, mais sans hésiter.

Nostalgique mais jamais pessimisme, Star Trek: Picard est une jolie réussite. Si elle n’échappe pas à quelques défauts et quelques longueurs, elle est servie par une image sublime, un Patrick Stewart toujours en forme, et par les questions qu’elle n’hésite pas à se poser. Bref : foncez – pour boldly go where no one has gone before.

https://www.youtube.com/watch?v=V_rML2ppdW8

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