L’Ademe et l’Arcep ont rendu un rapport préoccupant sur l’émission de gaz à effet de serre des nouvelles technologies. Le bilan ? Aujourd’hui, les smartphones, télévisions et autres appareils représentent 2,5% de l’empreinte carbone nationale, mais si rien n’est fait d’ici à 2050, ces émissions de CO2 pourraient augmenter de 372 %.

Le décompte est lancé. L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) ont rendu un rapport commun ce lundi 6 mars et ont présenté, au gouvernement, différents scénarios possibles. Fruit d’une étude lancé en 2020, ce travail vise à rendre compte de l’empreinte carbone du numérique. Et le résultat est pour le moins alarmant.

Quatre scénarios distincts

Les deux entités envisagent quatre scénarios principaux d’ici à la moitié du siècle, entre 2030 et 2050.

Le premier, intitulé “génération frugale”, envisage un monde dans lequel la sobriété énergétique est poussée et où l’ensemble des produits sont pensés comme écologique. Dans le deuxième cas, celui de la “coopération territoriale”, l’efficience énergétique et l’écoconception seraient la tendance. La troisième option repose sur l’utilisation des “technologies vertes” qui suit le mouvement actuel pariant plus sur la technologie au service de l’environnement qu’un changement de comportement. Enfin, le scénario du “pari réparateur” imagine un monde où la puissance de la technologie permettrait d’aspirer et de stocker les émissions de CO2.

Dans le cas de l’option de la “génération frugale”, la part de l’empreinte carbone du numérique serait divisé par deux par rapport à 2020. Année durant laquelle le secteur du numérique a émis 17,2 millions de tonnes équivalent CO2 dans l’atmosphère. À l’inverse, dans l’hypothèse où le “pari réparateur” est privilégié, le bilan carbone du numérique serait multiplié par cinq.

Le numérique, pollueur, mais aussi acteur

L’objectif de 55% de réduction de gaz à effet de serre d’ici à 2030, annoncé durant les Accords de Paris par plus de 196 pays, ne peut se faire sans une participation active du numérique. La mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés (marques, fabricants, opérateurs et utilisateurs…) est donc cruciale pour répondre au mieux à l’urgence climatique actuelle.

Le numérique est la révolution technologique de notre siècle, indispensable pour permettre l’accélération de la transition écologique, et en même temps, très impactant en termes d’empreinte environnementale explique Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, lors de la réception du rapport. Il nous faut agir collectivement pour que l’accélération de la transition écologique passe par une transition numérique décarbonée et écoresponsable.

Le rapport de l’Ademe et l’Arcep met également en avant différents leviers d’action afin de modifier la trajectoire entamée. Le plus évident est la sobriété énergétique, qui permet, a minima, de rendre stable la quantité d’équipements technologiques. Cette solution permet d’interroger le consumérisme et de demander aux marques de réduire la création de nouveaux appareils, et au consommateur de ne pas acheter sans réfléchir. Le deuxième levier est le prolongement de la durée de vie des produits technologiques grâce aux innovations et à une conception moins énergivore. L’achat de smartphones écoresponsables, reconditionnés et d’occasion est, par ailleurs, une autre piste à envisager.

Les cartes sont entre les mains de l’ensemble des acteurs : il est encore temps pour le changement.

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