04/05/2022 : Le smartphone est devenu, en quelques années, un outil indispensable de notre vie quotidienne. Malheureusement, tout au long de sa vie, de l’extraction des minerais à son utilisation et sa fin de vie, en passant par sa conception et son transport, le smartphone épuise les ressources, nuit à la biodiversité et est, bien souvent, synonyme de conditions de travail épouvantables, des mines aux usines d’assemblage. Un smartphone, ça pollue et ce n’est pas éthique. Mais, derrière cette triste réalité, certains fabricants proposent des smartphones éco-responsables.

Quel est l’impact environnemental d’un smartphone ?

Il faut bien le reconnaître : le smartphone, comme d’autres appareils numériques, est un désastre environnemental avec des impacts sociaux et sanitaires tout aussi terribles.

Pourtant, cet objet est devenu indispensable dans nos sociétés. Deux Français sur trois en ont un dans leur poche ou leur sac, et bien souvent à la main.

Tout au long de sa vie, de l’extraction des minerais à son utilisation et sa fin de vie, en passant par sa conception et son transport, le smartphone épuise les ressources et nuit à la biodiversité du fait des émissions de gaz à effet de serre engendrées et de l’utilisation de produits toxiques.

Le saviez-vous ?

La majeure partie de ce désastre environnemental est imputable à la fabrication, de l’extraction des matières premières à l’assemblage. Ce sont l’écran et les composantes électroniques, comme les microprocesseurs, qui en sont principalement responsables. Car les smartphones sont composés de métaux qui proviennent de l’extraction minière : cuivre, aluminium, zinc, nickel, étain, chrome, cobalt, lithium…

L’exploitation de ces mines engendre la destruction des écosystèmes et pollue les nappes phréatiques, notamment. Et pose de gros problèmes en termes d’éthique : les conditions de travail des mineurs sont bien souvent épouvantables; ces gueules noirs sont d’ailleurs, parfois, des enfants; et la manne financière provenant de l’extraction des minerais sert, bien souvent là aussi, à alimenter des conflits armés au détriment des populations locales.

Le transport engendre également des émissions de gaz à effet de serre, et pas qu’un peu !

Selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), un smartphone fait quatre fois le tour du monde avant d’atterrir dans notre poche : la conception est faite aux États-Unis; les matières premières sont extraites en Asie du Sud-Est, en Australie, en Afrique centrale ou encore en Amérique du Sud; les principaux composants sont fabriqués en Asie, aux États-Unis et en Europe; l’assemblage se fait en Asie du Sud-Est; et, enfin, la distribution vers le reste du monde se passe le plus souvent en avion. Et voilà, notre smartphone vient de faire quatre fois le tour du monde… Et possède déjà un bilan carbone impressionnant.

Quant à son utilisation, cela dépend de chacun. En France, la pollution numérique représente 2,5% de l’empreinte carbone du pays, provenant notamment du visionnage de vidéos en streaming. Le think tank The Shift Project a estimé que regarder des vidéos en ligne aurait généré, en 2018, 1% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, soit l’équivalent d’un pays comme l’Espagne.

Enfin, la fin de vie. Là encore, cela dépend de chacun, selon que le smartphone soit recyclé ou non. Aujourd’hui, selon l’Ademe, seuls 15% le sont, et quelque trente millions dorment paisiblement au fond des tiroirs. Cependant, un smartphone est composé de 70 matériaux présents en petite quantité, ce qui rend complexe le recyclage.

Le saviez-vous ?

Selon les chiffres de l’ONU, 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générés dans le monde en 2019, soit +21 % en cinq ans ! Et les smartphones en constituent une part importante.

Pour le moment, la solution tient plus à garder son appareil le plus longtemps possible ou à acheter un reconditionné afin de réduire la demande, et donc la production. Mais, pour l’heure, selon l’Ademe, 88% des Français changent de portable bien qu’il fonctionne encore. Une autre possibilité donc : investir dans un téléphone éco-responsable.

Quelles sont les marques de smartphones éco-responsables ?

Un smartphone ne sera jamais écologique. Mais certaines marques, conscientes des conséquences environnementales, sociales et sanitaires, se sont lancées dans la fabrication de smartphones éco-responsables.

Fairphone

La marque hollandaise Fairphone a été la première à produire des téléphones éco-responsables. Ce fabricant garantit, notamment, la traçabilité des matériaux utilisés et de meilleures conditions de travail pour les mineurs, en charge de l’extraction, et les ouvriers, en charge de la fabrication.

Une filière de recyclage a également été mise en place. Et le smartphone est modulaire et vendu avec un tournevis pour que l’utilisateur puisse le réparer facilement. C’est pourquoi les téléphones de la marque bénéficient d’un excellent indice de réparabilité, et sont certifiés Blue Angel et TCO Certified, donc respectueux des normes environnementales et sociales, conçus sans substances toxiques et facilement réparables.

Shiftphone

Cette marque allemande propose également des smartphones entièrement modulaires et réparables afin de prolonger leur vie utile. Shiftphone fait tout pour que la durabilité de leurs appareils soit maximale en fournissant, également, des pièces détachées, ainsi que des tutos. Et si le réparateur en herbe casse le téléphone, la garantie fonctionne quand même !

Côté éthique, la société allemande affirme respecter l’environnement autant que faire se peut, et veiller à de meilleures conditions de travail pour les employés de la chaîne de production, des mineurs aux assembleurs.

Les autres marques

Si Fairphone et Shifphone font figure d’exception dans le paysage du numérique avec leurs téléphones modulaires et facilement réparable, les grands acteurs du numérique, Apple, Samsung, Microsoft, Sony, Xiaomi, Huawei ou encore Nokia, s’engagent, de plus en plus, à proposer des smartphones plus respectueux de l’environnement en utilisant des matériaux recyclés et en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais, également, en facilitant les réparations. Apple, Microsoft et Samsung ont, notamment, mis en place un service de réparation en libre-service, avec pièces, outils et tutos.

Niveau éthique, Apple affirme que presque toutes ces fonderies sont certifiées sans conflit. Cependant, concernant le droit du travail, ce n’est pas encore ça. Mais les fabricants rejettent la faute sur les sous-traitants.

De plus, beaucoup de fabricants pèchent du fait de l’obsolescence programmée. Et l’un des principaux principes d’un smartphone éco-responsable est qu’il dure et soit réparable.

Comment choisir son smartphone éco-responsable ?

Pour aider les consommateurs à choisir, il existe des labels environnementaux qui indiquent l’empreinte écologique du smartphone, et un indice concernant la réparabilité :

  • Le label TCO : il garantit que le produit est respectueux des normes environnementales et sociales. Pour obtenir ce label, la batterie ne doit pas contenir de plomb, de mercure et de béryllium, et doit être facilement remplaçable…
  • Le label EPEAT : il concerne la durabilité du produit, labellisée selon trois niveaux (or, argent et bronze).
  • Le label Energy Star : il garantit l’efficacité énergétique du produit, et est indispensable pour obtenir le label EPEAT ou TCO.
  • Le label Ange-Bleu : il assure que les appareils sont produits sans substances toxiques et facilement réparables.
  • L’indice de réparabilité : il donne une note sur dix, selon plusieurs critères, comme la démontabilité de l’appareil, la disponibilité des conseils d’utilisation et d’entretien, ou encore la disponibilité et le coût des pièces détachées…

Le saviez-vous ?

Pour en savoir plus sur les engagements des fabricants de smartphone, vous pouvez consulter, sur leur site Internet, leur charte RSE (Responsabilité sociale, sociétale et environnementale).

Enfin, le smartphone le plus éco-responsable est, bien entendu, celui que l’on ne produit pas. C’est pourquoi acheter un appareil reconditionné s’avère être la meilleure solution pour répondre aux défis écologiques d’aujourd’hui et de demain.

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