Les récompenses de Roman Polanski au coeur du scandale

Adèle Haenel et Florence Foresti : l’écoeurement des femmes

Le scandale a débuté plusieurs semaines avant la cérémonie des Césars, après les douzes nominations du réalisateur très controversé, Roman Polanski. Il a été accusé de nombreuses fois pour viols sur mineures mais a été uniquement condamné dans l’affaire de Samantha Gailey en 1977.

Néanmoins, l’Académie des Césars a décidé de nominer le réalisateur dans 12 catégories et l’a même récompensé dans trois catégories :

  • César de la Meilleure Adaptation
  • César des Meilleurs Costumes
  • César du Meilleur Réalisateur

Au moment de récompenser Roman Polanski avec le César du Meilleur Réalisateur, l’actrice Adèle Haenel — qui a dénoncé des faits de harcèlement sexuel et attouchements contre Christophe Ruggia — a quitté la salle, rapidement suivie par une dizaine de femmes.

Une récompense vivement critiquée

Le César du Meilleur Réalisateur a mis à l’honneur Roman Polanski et pas nécessairement son film. C’est ce message très explicite de la part de l’Académie qui a écoeuré plusieurs personnalités dont Adèle Haenel et Florence Foresti, qui n’a pas clôturé la cérémonie.

Faut-il séparer l’Homme de l’Artiste ?

Certaines personnalités ont dénoncé le boycott et « l’acharnement » contre le réalisateur comme Isabelle Morini-Bosc, interpellée par des manifestantes à la sortie de la cérémonie, Jean Dujardin qui a soutenu le film sur les réseaux sociaux ou Lambert Wilson, choqué par le départ d’Adèle Haenel et les blagues visées de Florence Foresti, la maîtresse de cérémonie.

Lambert Wilson à propos du boycott de Roman Polanski :

« Ça m’a beaucoup choqué, j’ai trouvé qu’on était minables. Il y a cette espèce de tribunal, de lynchage public que je trouve absolument abominable. »

Certains soutiennent son oeuvre cinématographique et ont demandé à séparer l’Homme de l’Artiste. Une déclaration qui ne passe pas auprès des personnalités qui défendent les victimes de violences sexuelles.

Les manifestantes qui ont secoué la cérémonie des Césars

À l’extérieur de la salle Pleyel, des manifestations ont éclaté avant le début de la cérémonie pour dénoncer les nombreuses nominations de Roman Polanski. Ces heurts se sont intensifiés après sa consécration, criant « La honte ! » comme Adèle Haenel au moment où elle a quitté la salle des Césars.

La parole des femmes — victimes de violences sexuelles ou simplement engagées — s’est libérée sur les réseaux sociaux avec #JeSuisVictime, largement relayé au cours des derniers jours.

Les déclarations d’Aïssa Maïga pour une meilleure représentation des minorités

La cérémonie des Césars a également été ébranlée par une interpellation de l’actrice Aïssa Maïga qui a délivré un véritable plaidoyer pour une meilleure représentation des minorités au cinéma, notamment pour la communauté noire et asiatique.

Le plaidoyer d’Aïssa Maïga :

« On a survécu au whitewashing, au blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménages à l’accent bwana. On a survécu aux rôles de terroristes, à tous les rôles de filles hypersexualisées… Et en fait, on voudrait vous dire… on ne va pas laisser le cinéma français tranquille. […] Pensez inclusion. Ce qui se joue dans le cinéma français ne concerne pas que notre milieu hyper privilégié, cela concerne toute la société. »

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Source : Huffington Post

Cette prise de parole a été vivement saluée par les internautes, notamment la journaliste et écrivaine Rokhaya Diallo. Néanmoins, ce discours a également été critiqué notamment par la députée européenne Nadine Morano qui a conseillé à Aïssa Maïga de « repartir en Afrique », un tweet raciste qui a indigné les internautes.

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